Namur

Conseil Communal du 26 avril 2018
Dorothée Klein

Monsieur le Bourgmestre,
Mesdames et Messieurs les Membres du Collège et du Conseil communal,

Le groupe cdH se réjouit de co-signer, ce soir, avec l’ensemble des groupes, la Motion relative à Namur, Ville Hospitalière, Responsable, Accueillante et Ouverte.

Au nom du groupe cdH, je souhaite remercier particulièrement les membres du Collège, du Conseil et surtout des associations qui se sont investis, au cours de plusieurs réunions, dans la rédaction et l’amélioration d’un texte qui reflète bien :

  • les efforts importants déjà consentis par la Ville en matière d’accueil des nouveaux arrivants et des plus vulnérables, d’une part,
  • et la vitalité et le dynamisme du tissu associatif, d’autre part.

Je m’en voudrais de ne pas épingler à cet égard deux exemples illustratifs de cet accueil et ouverture :

  • Namur a signé, dès le 30 mai 2013, la Charte pour l’Égalité des chances dans les communes, qui a été rédigée à l’initiative d’une membre de notre assemblée, Eliane Tillieux, dans le cadre de ses charges ministérielles antérieures, qui reste un instrument particulièrement utile en la matière ;
  • Namur s’est illustrée et continue à s’illustrer, depuis septembre 2015, dans la qualité de l’accueil qu’elle a réservé et continue à réserver aux réfugiés dans le Centre de la Croix-Rouge, à Belgrade, grâce à l’action du Collectif des citoyens solidaires, avec le soutien de la Ville. (Même si l’avenir de ce Centre est malheureusement menacé, ce qu’on peut regretter).

En effet, signer une charte, c’est bien ; mais mettre en pratique ses principes, c’est encore mieux.

Cela dit,

  • même si la mobilisation est réelle,
  • même si notre pays s’est préoccupé, dès 1993, voici déjà 25 ans, de cette problématique en créant le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, «l’ancêtre d’UNIA »
  • et même si la Wallonie s’est dotée d’une législation anti-discriminations voici dix ans, le 6 novembre 2008, en traduisant, en droit wallon, l’arsenal juridique de lutte contre les discriminations déjà mis en place au niveau fédéral,

des difficultés demeurent et notre Motion « Ville Hospitalière » va dans le bon sens !

J’en veux pour preuve quelques chiffres. Ainsi, selon le Baromètre social de l’IWEPS (2016), 17 % des gens vivant en Wallonie déclarent avoir été personnellement discriminés au cours des 12 dernier mois (ce n’est pas négligeable). Soit 20 % des Wallonnes et 12 % des Wallons :

  • La plupart des femmes déclarent avoir été discriminées, d’abord, en raison de leur sexe, puis en raison de leur âge.
  • Chez les 12 % des hommes discriminés, le premier motif est l’origine ethnique et, ensuite, l’âge.

Même si la majorité de la population wallonne, heureusement, ne souffre pas directement de discriminations, la plupart sont bien sensibles aux facteurs de discriminations. Selon le dernier Baromètre social, les principales formes de discriminations identifiées par les Wallons et Wallonnes sont par ordre d’importance :

  • L’origine ethnique pour 70 % de la population,
  • La religion ou les convictions pour 67 %,
  • etc.

Toujours selon le dernier Baromètre social, fait encourageant : la majorité des citoyens et citoyennes demandent aussi, aux autorités publiques, d’en faire encore davantage pour lutter contre les discriminations.

Notre Motion répond à cette demande et va aussi dans le (bon) sens des législations anti-discriminations précitées, qui reconnaissent, à la commune, un rôle de prestataire de services en la matière à l’égard des citoyens et citoyennes. Selon la Charte pour l’égalité des chances, la commune se doit notamment d’informer voire d’orienter les citoyens et citoyennes vers les structures ou les institutions compétentes.

Dernière information : selon un sondage réalisé en 2011 (Sonecom en collaboration avec le Cirtes-UCL), à l’échelle de l’ensemble des communes, le niveau de connaissance moyen des outils législatifs en matière de discrimination et de promotion de la diversité est faible chez les agents communaux. (Mais sans doute beaucoup plus important à Namur !!!) Mais, surtout, l’étude de Sonceom a montré que ces agents communaux ont le souhait de mieux connaître ce cadre légal.

Notre Motion va donc dans le bon sens, en répondant à cette demande et resserrant encore davantage les contacts entre la Ville et le tissu associatif qui accompagne notamment les nouveaux arrivants.

Je me réjouis donc qu’au cours de la dernière réunion de travail relative à cette Motion, on soit tombé d’accord pour :

  • inscrire l’importance d’identifier des points de contacts utiles pour faciliter le dialogue entre les interlocuteurs compétents,
  • ainsi que sur la nécessité d’un suivi,

afin que cette Motion s’inscrive dans le temps.

Le groupe cdH est convaincu qu’ainsi, nous visons le progrès pour tous et toutes, un développement humain et durable basé sur la réduction des exclusions et des discriminations qui sont des facteurs de régression pour l’ensemble de la société, pas seulement pour les plus vulnérables.

Je terminerai par une citation d’Edgar Morin : « Les humains doivent se reconnaître dans leur humanité commune, en même temps que reconnaître leur diversité tant individuelle que culturelle ». C’est particulièrement heureux que l’ensemble des groupes y souscrivent ce soir.

Merci pour votre attention.